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Ma Vie Assurément, le podcast

Avec Ma Vie Assurément, le podcast des agents du service public proposé par GMF, plongez au cœur du quotidien de celles et ceux qui s'engagent et se mettent au service des autres, et découvrez l'extraordinaire de vies ordinaires.

Ma Vie Assurément Saison 2

Épisode 11 - Alexis Peschard, prévenir et sensibiliser sur les addictions

Plongez au cœur du quotidien d’Alexis Peschard, addictologue à Strasbourg au sein du cabinet GAE Conseil, et spécialisé dans les problématiques d’addiction en milieu professionnel.

S’il évoque l’impact de ces addictions sur les personnes et les salariés, qu’il s’agisse de leur santé ou de leurs relations, il explique que cela a des répercussions sur leur entreprise. Afin de prévenir et sensibiliser les différentes parties prenantes, il imagine et conçoit des ateliers de prévention et de sensibilisation pour aborder cette problématique différemment, notamment sur un aspect ludique, et délivre un message d’espoir.

Journaliste
Bienvenue dans le Podcast Ma Vie Assurément, proposé par GMF, qui met à l’honneur les agents du service public.
Dans cette saison 2, partez à la rencontre de celles et ceux qui s’engagent chaque jour pour les autres.
En moins de 5 minutes, découvrez l’ordinaire de vies ordinaires.
Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec un addictologue, passionné par son métier. Alexis, la parole est à vous.


Alexis Peschard

Je m’appelle Alexis Peschard, je suis addictologue, j’exerce à Strasbourg, au cabinet G.A.E Conseil.

Les pratiques sur lesquelles je suis le plus sollicité sont l’alcool, le cannabis et les médicaments psychotropes. J’ajouterais également la question du tabac, et plus récemment on est de plus en plus interpellés sur tout ce qui est cyberdépendances et problématiques en lien avec les écrans et l’hyper-connexion.

La personne dépendante en milieu professionnel, c’est celle dont tout le monde parle, mais à qui on ne parle plus. C’est un sujet extrêmement tabou, et quand on en parle, c’est parce que ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que ça dure, et on ne peut plus fermer les yeux parce qu’il y a eu un incident, il y a eu un événement marquant dans l’entreprise, et c’est bien dommage. 

On explique souvent que le déni du collectif, le déni de l’entreprise, le déni de l’équipe de travail, va venir alimenter le déni de la personne. Ne pas en parler, c’est d’une certaine manière venir valider l'addiction de la personne malade. Donc le rôle de l’entreprise c’est : en faire un sujet non tabou, donc construire une politique globale de prévention des addictions.

L’addiction va avoir un impact sur le salarié au niveau individuel, à la fois au niveau de sa santé physique et mentale, potentiellement au niveau de ses finances, sur le plan social, au niveau de ses relations familiales ou de ses relations professionnelles. Au niveau de l’entreprise, l'impact va se jouer tout d’abord au niveau des relations avec les collègues, puis plus largement ça va être un risque d’image pour l’entreprise ou la collectivité, mais également un risque d’accident de travail ou de maladie professionnelle. Tous ces coûts sociaux qui vont avoir un coût important pour l’entreprise, de manière très directe.

Alors dans ma journée, mon métier concrètement ça va être d’imaginer, de concevoir de nouvelles formes d’ateliers de prévention, de sensibilisation pour aborder cette question de l’addiction autrement. Là actuellement pour être très concret, je suis en train de développer un jeu qui va s’appeler : « Addicto Pixel » sur le thème des cyberdépendances, et qu’on va pouvoir proposer aux entreprises, aux collectivités et associations qui souhaiteront mettre en place une démarche de prévention sur ces risques spécifiques.

J’ai un patient qui m’a particulièrement marqué il y a quelques années, c’était un journaliste dépendant à l’alcool, qui ne comprenait pas pourquoi son DRH souhaitait absolument lui tendre la main ou l’aider, parce que pour lui il n’était pas en difficulté avec l’alcool, c’était son hobby simplement que de consommer de l’alcool le soir après le travail. Le début de notre prise en charge a été difficile, avec un salarié qui était vraiment en consultation, dans le déni complet, du fait que sa consommation d’alcool avait des répercussions importantes sur sa santé, sur ses relations familiales, etc.

L'événement déclencheur, c’est ça qui m’a vraiment marqué, j’ai été appelé un jour par le service des urgences d’un hôpital parisien pour m’indiquer que ce journaliste en question était dans leur service, pour une pancréatite aiguë. Je me suis déplacé, et j’ai retrouvé ce salarié bouleversé, en larmes, et me demandant en boucle : « Pourquoi est-ce que je n’ai pas compris avant, malgré ces différentes alertes ? ». Et des alertes il en avait eu une dizaine. Et j’ai passé près de 4 heures à son chevet, à lui expliquer ce qu’il s’était passé, comment le déni s’était construit et comment il levait effectivement le voile là-dessus. Et ça a été extrêmement fort pour lui et pour moi.

Alors ce journaliste va bien aujourd’hui, il a un peu plus de 4 ans d’abstinence, et j’ai envie de conclure là-dessus, et de vous laisser un message d’espoir et se dire que, oui il n’y aura pas forcément un changement tout de suite, parce que vous allez aborder le sujet, mais c’est justement parce que vous allez le faire et qu’il y aura d’autres éléments que peut-être votre proche ou votre collègue pourra à un moment donné, sortir du déni. Donc vraiment gardez espoir.


Journaliste
Merci Alexis pour ce témoignage.
Rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode du podcast Ma Vie Assurément, proposé par GMF, qui met à l’honneur les Agents du service public.
 

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Épisode 10 - Julien, la vocation d’aider les personnes dans le besoin

Plongez au cœur du quotidien de Julien Le Bihan, Coordonnateur national des formations pour la Protection Civile. Responsable de la coordination de ces formations, il s’occupe de leur conception, mais aussi de leur mise en pratique par l’animation des stages de formation, ainsi de faire le lien entre les associations de protection civile, les bénévoles, les clients, la Fédération et les Institutions publiques.

A travers des expériences marquantes et sa propre expérience, il explique les spécificités et les domaines d’intervention de l’association, il nous parle de sa passion pour son métier, de l’importance d’aimer aider les personnes dans le besoin, et souligne l’importance et l’impact des attentions et des sourires des gens envers lui et ses collègues lors des opérations.

Journaliste
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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec un acteur très engagé de la protection civile. Julien, la parole est à vous.


Julien Le Bihan

Je m’appelle Julien Le Bihan et je suis le coordinateur national des formations pour la protection civile.

La protection civile c’est avant tout 32 000 bénévoles qui sont répartis dans plus d’une centaine de représentations départementales. Les bénévoles de la protection civile interviennent auprès des populations en temps de paix comme de crise, en renfort du service public, au travers d’actions solidaires et sociales. Nous intervenons aussi dans le cadre de dispositifs de secours sur des événements sportifs, culturels ou tout événement nécessitant des secours sur place, sur des catastrophes naturelles et aussi technologiques, et enfin en prenant des gardes pour les pompiers de Paris ou le SAMU.

Au sein de la protection civile, j’assure la coordination des formations. Ça passe de la conception des formations, à l’animation des stages de formation au niveau national, mais c’est aussi faire le lien entre nos associations de protection civile, nos bénévoles, et nos différents clients, la Fédération, et nos institutions publiques.

Nous rencontrons tout type de population, ça peut aller du grand public : le citoyen qui vient passer sa formation de premiers secours, jusqu’aux professionnels avec des formations ciblées, et nos bénévoles en interne sur du secourisme en équipe.

Je suis également bénévole au sein de la protection civile du Val d’Oise, dans le 95, où j’assure des postes de secours, des gardes et également des formations sur mon temps libre en tant que bénévole.

Ça peut paraître étrange d’être à la fois bénévole et salarié, mais je le fais réellement par passion, une envie de développer des compétences pour pouvoir ensuite animer ou intervenir sur le terrain.

Nos bénévoles sont confrontés à des situations qui peuvent être difficiles : être face à une misère ou une détresse, et pour les accompagner, nous les formons au travers de l’aide et écoute psychologique, pour qu’ils puissent également déceler des signes de détresse psychique au sein de l’équipe de secours.

Ce qui me permet de rester à la fois positif et engagé, c’est le sourire que peut nous donner les gens pendant une intervention, ou à la suite d’une intervention, et les petites attentions qui peuvent être données à nos bénévoles. On a pu constater sur des inondations par exemple, que les populations sinistrées nous distribuaient un café, quelques gâteaux, alors qu’elles-mêmes étaient impactées par la situation.

Un événement marquant sur l’une de mes formations a été que j’ai formé une jeune fille de 10 ans qui s’est retrouvée dans un groupe uniquement d’adultes, et qui a su démontrer qu’elle pouvait réaliser tout aussi bien les gestes de secours que les adultes. Par exemple, elle a su faire une position latérale de sécurité, ou réaliser un massage cardiaque conforme.

Ça m’a particulièrement touché car j’ai eu l'impression de me retrouver à sa place lorsque j’étais plus jeune, avec cette envie de toujours aider les personnes qui étaient dans le besoin.

La protection civile peut être parfois confondue avec la sécurité civile qui est pour le coup une unité militaire, alors que nous sommes une association de bénévoles. On nous demande souvent si c’est nous qui pilotons les hélicoptères ou les canadairs de la sécurité civile, et nous leur répondons que non, ce n’est pas de notre ressort. Mais on peut nous retrouver sur des grands festivals comme « Les Vieilles Charrues » ou lors de catastrophes naturelles comme des inondations, mais aussi auprès des personnes plus démunies lors de maraudes par exemple.


Journaliste
Merci Julien pour ce témoignage.
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Épisode 9 - Philippe, inscrire le patient dans son milieu de vie

Plongez au cœur du quotidien de Philippe Llopis, cadre de santé au sein du Groupement Hospitalier Universitaire (GHU) Psychiatrie et Neuroscience de Paris. Il œuvre quotidiennement dans deux Centres Médico-Psychologiques (CMP) et est en charge d’une équipe de soins à domicile.

Aimant le blanc, rêvant d’être Claudette, il est finalement devenu infirmier. Passionné par tous les métiers du milieu hospitalier, il nous explique son travail quotidien qui lui impose de jongler entre fournir aux équipes les moyens nécessaires pour qu’elles travaillent en toute sérénité, faire respecter les politiques des établissements, et donner les meilleurs soins possibles aux patients. En toile de fond la volonté de réintégrer les personnes, souvent isolées, dans leur milieu de vie, car il y a toujours un possible quelque part.

Journaliste
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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec un cadre de santé passionné par son métier. Philippe, la parole est à vous.


Philippe Llopis

Je suis Philippe Llopis, je suis cadre de santé dans le 16ème arrondissement, je travaille dans deux CMP (Centres médico-psychologiques), des CATTP (Centres d’activités thérapeutiques à temps partiel) et j’ai aussi en charge une équipe de soins à domicile. Ce sont des structures qui appartiennent au GHU (le Groupement hospitalier universitaire) psychiatrie et neuroscience de Paris.

Alors moi j’aime beaucoup le blanc, donc je rêvais d’être Claudette, ça n’a pas pu se faire, les choses de la vie font que j’ai été infirmier à la place, et donc je me suis toujours intéressé aussi aux différents métiers de l’hôpital. Et quand on est cadre de santé, généralement, on travaille avec toutes ces personnes-là.

Mon métier tel que je le vois moi, c’est de donner les moyens aux équipes, pour qu’elles puissent travailler en toute sérénité. Alors les moyens, ce sont bien sûr des moyens humains, des moyens matériels, des moyens aussi en temps, des moyens en qualité de vie. Pour ça, on va gérer les plannings, on va gérer les différentes commandes de différents produits, on va aussi s’inscrire dans le projet d’établissement, s’assurer que la politique d’établissement soit bien suivie au sein des équipes au plus proche des patients.

On reçoit tous types de patients sur les CMP, ça peut être des patients qui souffrent de dépression, de phobie, de troubles du comportement alimentaire, de psychose, à des degrés divers, sur des durées de prise en charge qui sont plus ou moins longues. Ça peut aller de quelques séances à plusieurs années.

Sur les CMP on propose essentiellement de la consultation. La consultation peut être assurée par des psychiatres, des psychologues, des infirmiers, des psychomotriciens, des ergothérapeutes, des diététiciens aussi. Nous avons aussi, accolés à nos centres médicaux psychologiques, des centres d’activités thérapeutiques à temps partiels, qui sont des CATTP, on va proposer différents types d’activités : théâtre, dessin, chant, aussi des sorties… Le but du travail en CATTP, c’est d’inscrire le patient dans la cité. Ce n’est pas de recréer un lieu d’enfermement.

On travaille aussi avec des musées, notamment le musée du Louvre, pour des visites, et sur un des CATTP que j’accompagne, on expose assez régulièrement dans différents lieux. Dans des galeries, ou dans des commerces par exemple. Souvent, on a des patients qui sont très isolés, donc nous le but du jeu, c’est vraiment de les réinsérer au maximum dans leur lieu de vie.

J’ai le souvenir d’un patient qui m’a marqué, qui est un patient dans le sud de la France. Quand je suis arrivé dans cette équipe, ce patient était cantonné à sa chambre, il mangeait avec une serviette autour du cou puisqu’il recrachait ses aliments. Il souffrait d’une pathologie mentale suite à un accident sur la voie publique, qui avait altéré certaines fonctions de son cerveau, il avait beaucoup de troubles de l’élocution. Et ce patient pour lequel on n’avait plus aucun projet, deux ans après, avec un vrai travail d’équipe, on s’est retrouvé au restaurant avec lui et c’est lui qui a commandé.

Cette expérience-là, je l’ai vécue avec des étoiles plein les yeux. C’est de se dire qu’il y a toujours un possible quelque part, à un moment, et qu’il ne faut jamais enfermer les gens à la place où on pense qu’ils sont cantonnés.

Quand on parle de santé mentale, on a souvent tendance à penser que ça peut être quelque chose de lourd, de pénible, de douloureux… Effectivement ça l’est, on est face à des histoires de vie qui sont parfois très dures, mais en même temps ce sont des lieux de vie où on s’amuse beaucoup, où l’on rigole, et surtout ce sont des lieux où on est encore un peu nombreux dans les équipes, donc il y a des échanges, il y a de vraies dynamiques qui se créent, il y a de vraies personnalités qui peuvent s’exprimer, et en ce sens, c’est vraiment un lieu très agréable pour travailler.


Journaliste
Merci Philippe pour ce témoignage.
Rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode du podcast Ma Vie Assurément, proposé par GMF, qui met à l’honneur les Agents du service public.
 

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Épisode 8 - Sébastien, ou la découverte sans fin de la biodiversité

Plongez au cœur du quotidien de Sébastien Sant, technicien écologie au Parc Amazonien de Guyane. En charge de réaliser des inventaires et de mettre en place des protocoles de suivi des espèces, il a pour but de mieux faire connaître cette forêt guyanaise, pour aider à sa conservation.

Du jardin botanique de Nice au déclic suite à son premier voyage en Guyane, il évoque son parcours et son métier, ses spécificités, et la chance de pouvoir exercer son métier dans un site aussi riche, mais alerte également sur l’urgence par rapport à la vague climatique et aux risques que cela engendre sur la biodiversité.

Journaliste
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Aujourd'hui vous avez rendez-vous avec Sébastien Sant, technicien écologie au Parc amazonien de Guyane. Sébastien, la parole est à vous.


Sébastien Sant

J'étais en fait au jardin botanique de Nice depuis un certain nombre d'années et j'avais envie de voir un peu d'autres choses et j'avais effectué un voyage en Guyane pour voir un ami botaniste et là ça a été le déclic, ce que ça m'a fait c’est : mais pourquoi est-ce que je suis pas là depuis 10 ans quoi ?

De fil en aiguille je suis retourné plusieurs fois en Guyane et j'ai finalement vu les opportunités que le territoire pouvait offrir, et j'ai trouvé d'abord une place de marqueur de tortues marines sur la plage pendant quelques mois et à ce moment-là est sorti un poste au parc amazonien de Guyane, basé à Saül. Si on m'avait dit : « Prends un papier et un crayon, fais toi la fiche de poste idéal », tout était dedans donc ça a marché

Mes missions consistent essentiellement à faire des inventaires et à mettre en place des protocoles de suivi pour des espèces diverses et variées. Alors ça implique de parcourir de nombreux kilomètres en forêt. Ça peut être en pirogue, ça peut être en hélicoptère, ça peut être à pied, en itinérant également. 
C'est vraiment essayer de faire des relevés d'espèces, parce que finalement on la connaît très mal cette forêt guyanaise, malgré de très nombreuses études dessus il reste encore beaucoup de choses à apprendre et de nombreuses espèces à découvrir.  Pour un naturaliste c’est un peu « the place to be ».

Le but de toutes ces manœuvres c'est de pouvoir bien sûr aider à la conservation de cette forêt qui est en plus extrêmement patrimoniale et qui représente un des derniers morceaux de forêt d'un seul tenant qui n’a pas encore été trop impacté par les activités humaines.

Si le territoire de la Guyane est très riche en faune et flore, il est également très riche en minerai et notamment en or. Cet or attise les convoitises et il y a souvent des garimpeiros du Brésil voisin qui viennent et qui exploitent cet or pas très proprement avec du mercure, des lances à eau très puissantes, ils vont creuser les berges, les rives. Donc le parc amazonien lutte autant qu’il peut contre ces atteintes mais c’est vrai que c’est quelque chose de pas forcément facile. 
Alors moi effectivement je ne fais pas de police, mais en revanche je peux faire remonter des informations sur des atteintes à l’environnement, faire des diagnostics écologiques, prévenir telle ou telle atteinte à l’environnement… C’est très varié, c’est très diversifié. Et ensuite ce travail peut mener à la production d’études, pour mieux comprendre le fonctionnement de la forêt.

Il y a comme une sorte d’urgence par rapport à la vague climatique qui va être vraiment quelque chose qu’on va se prendre dans la figure, mais la perte de la biodiversité est une vague encore plus grande, et ça il faut en avoir conscience. Donc il est très urgent de prendre en compte cette biodiversité, de mieux la connaître, et mieux l’appréhender.

Malgré tout le temps que je peux passer à progresser en forêt, il y a des espèces très banales que je n’ai pas encore vues, c’est presque injuste. Et des espèces très rares que je n’ai pas encore rencontrées, notamment je pense à une espèce en particulier qui s’appelle Thismia Saülensis, qui est une toute petite plante, sans chlorophylle, qui vient de l’association avec un champignon, et cette espèce mesure 5 centimètres, a une couleur un peu chair, quelque chose complètement insignifiant. 
Elle a été trouvée, décrite, il y a un peu plus d’une vingtaine d'années, et n’a plus jamais été revue depuis. Et donc cette espèce, ça fait depuis que je travaille au parc, donc 6 ans que je la recherche. Alors d’abord il y a un travail d’enquête pour éplucher la littérature et essayer de trouver la localité, il y a le nom du layon, donc du tracé sur lequel elle a été trouvée. Alors j’ai trouvé quelques endroits qui pourraient convenir et j’y ai passé plusieurs heures à la lampe frontale, avec la loupe, à essayer de la retrouver, et malheureusement c’est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin, mais j’ai bon espoir de la trouver avant ma retraite. (Rires)

Il n’y a pas une mission où on ne trouve pas une plante qu’on ne connaissait pas, un animal qu’on ne connaissait pas, c’est vraiment une découverte sans fin et on se dit que plusieurs vies ne suffiraient pas pour en faire le tour.


Journaliste
Merci Sébastien pour ce témoignage.
Rendez-vous très bientôt pour un nouvel épisode du podcast Ma Vie Assurément, proposé par GMF, qui met à l’honneur les Agents du service public.
 

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Épisode 7 - Simon Wagner, perfection et transmission au service de la Garde républicaine

Plongez au cœur du quotidien du Major Simon Wagner, sellier harnacheur en chef de la Garde Républicaine. En charge de la sellerie et du personnel, il est entré dans l’institution en 1988 où il a appris son métier pour tendre l’excellence qu’il requiert, et ce, même s’il se considère comme un éternel apprenti.

Il évoque son parcours et son métier, ses spécificités, son histoire, remerciant la personne qui l’accompagné et lui a donné le goût de la perfection, mais aussi la transmission de son savoir aux nouvelles générations et à la part de lui qui perdura dans la Garde Républicaine après son départ.

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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec le Major Simon Wagner, le sellier – arnacheur en chef de la Garde Républicaine.
Major Wagner, la parole est à vous.


Major Simon Wagner

Je suis le Major Wagner Simon, je suis sellier – arnacheur à la Garde Républicaine, depuis 1988.

Je m’occupe de la gestion de l’atelier sellerie avec les 10 personnels, et plus particulièrement de l’entretien cuir et textile au profit de deux régiments, le régiment de Cavalerie et le régiment d’Infanterie.

J’avais 20 ans quand je suis arrivé à l’atelier, et ensuite j’ai appris pendant de nombreuses années mon métier de A à Z, parce que j’avais des bases mais il a fallu les perfectionner. Ici la Garde Républicaine c’était le dernier endroit où il y a vraiment une unité montée équestre.
Aujourd’hui, à l’âge que j’ai, à 53 ans, je me considère encore comme un éternel apprenti. 

On travaille sur un produit qui vraiment endémique à Paris et intimement lié à la Garde, c’est-à-dire la selle d’arme modèle 1874. C’est la salle qui équipe tout ce qui est service protocolaire, tout ce qui est défilé, vous les voyez régulièrement pour le 14 juillet, le 8 mai, tout ce qui est accompagnement des autorités protocolaires, on va dire tout ce qui est Chefs d’Etat.
Il y a vraiment un savoir-faire spécifique à la Garde Républicaine, parce que nous sommes détenteurs d’outils et de matrices qui sont vraiment spécifiques à cette selle, et on s’efforce à la garder dans un état d’origine. Concrètement quand une selle vient ici à l’atelier, on va démonter les parties qui sont abîmées, et on va réparer les parties abîmées par des parties que l’on a récupérées d’époque, c’est pour ça que je parle de restauration et pas de réparation. On va garder l’état d’époque de chaque selle.

Tout ce qui est Recherche et Développement est exécuter ici à l’atelier de série, puis il y a le dépôt de brevet qui est effectué ensuite par le SAELSI*, un service propre à la gendarmerie. Récemment ils ont été promus avec le Prix d’Excellence, ils ont réalisé un gilet d’intervention, de protection pour des gendarmes en intervention, des unités de terrain. 
Après on a plein de besoins spécifiques à des unités, planquer des caméras dans des sièges bébés à l’arrière des voitures, il y a des produits extrêmement spécifiques avec des savoir-faire qui sont intimement liés au métier de gendarme. 
Ensuite tout cela est confectionner dans le civil par des entreprises partenaires.

La rencontre qui m’a particulier marqué est la rencontre avec monsieur Michel Langrin, un ouvrier civil qui était justement employé à l’atelier sellerie de la Garde Républicaine. C’était un professionnel aguerri, qui avait fait plusieurs fois les Meilleurs Ouvriers de France, donc quelqu’un doté d’un savoir unique.
Il donnait de son temps entre midi et 14h pour m’accompagner et me promulguer tous ses savoirs. 

Pour devenir Compagnon, on doit faire un chef d’œuvre qui doit synthétiser tous le savoir que vous avez eu le long de votre formation et de votre tour. Je l’ai fait avec sa collaboration. Il m’a fait parfois refaire une vingtaine de fois la même partie sur la selle, et à la fin j’ai compris où il voulait en venir, parce qu’au bout de la vingtième fois, quand il vous demande « d’accord tu as fait un beau travail, mais est-ce que tu en es content ? », je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui pêchait, qui n’était pas tout à fait adéquat. Bon au final je l’ai refait une vingt deuxième fois et une vingt troisième fois, et je lui suis éternellement reconnaissant car c’est lui qui avait raison. Ce n’était pas la peine de présenter un ouvrage dont la personne qui l’avait réalisé n’était pas à 100% fière de l’avoir exécuté.

Tout ce qui m’aide à venir chaque jour à l’atelier, et pas à venir à reculons, c’est vraiment l’engagement et le fait de transmettre une partie de mon savoir à tous ces jeunes que l’on a recruté récemment, de manière à ce que, lorsque je quitterai l’institution, d’ici peu de temps, je me dise que j’ai bouclé la boucle comme on dit en sellerie, que je suis arrivé au terme de mon aventure et que j’ai laissé quelque chose, une partie de moi, une partie de mon savoir, et une partie du savoir que m’ont inculqué les anciens, à la jeune génération qui sera la Garde.
Quelque part, quand je serai à le retraite et que je regarderai la Garde Républicaine défiler, je me dirai qu’il y a une partie de moi-même là-dedans, et que cela va perdurer après moi.


Journaliste
Merci Major Wagner pour ce témoignage. 
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* Le service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (SAELSI)
  
 

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Épisode 6 - Cyril, quand le handicap peut être une force

Plongez au cœur du quotidien de Cyril Marciano Rosa, manager de proximité dans un Etablissement et service d’aide par le travail (ESAT) accueillant des déficients intellectuels.

Après 10 années passées comme manager dans une entreprise ou seule la rentabilité comptait, il s’est tourné vers le médico-social, avec une forte envie d’apporter son savoir-être et son savoir-faire au service d’un projet qui dépasse les enjeux de profit. En charge de l’hygiène des locaux et de la restauration, il dirige une équipe où handicapées et non handicapés se côtoient parfaitement, et met en exergue la richesse des ESAT et les nombreuses compétences des personnes en situation de handicap.

Journaliste
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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec un manager en établissement d’aide par le travail.
Cyril, la parole est à vous.


Cyril Marciano Rosa

Je m’appelle Cyril Marciano Rosa et je travaille à Chambéry dans un ESAT, un Etablissement et service d’aide par le travail, j’exerce le métier de manager de proximité.

J’ai changé de métier, car j’ai passé 10 ans de ma vie à faire du management dans une entreprise où le but était de faire de la rentabilité à outrance, et à un moment donné je me suis dit il faut que je change de métier, ce n’est pas possible, il faut que je fasse autre chose.

Je me suis naturellement tourné vers le médico-social en me disant j’ai envie de travailler, j’ai envie d’apporter mon savoir-faire, mon savoir être à quelque chose qui dépassera un enjeu de profit.
Les ESAT peuvent accueillir plusieurs populations. La population que l’on accueille nous sur l’ESAT du Nivolet à Chambéry, ce sont des personnes en situation de handicap, déficient intellectuel de sévère à léger.

Je suis en charge de l’hygiène des locaux et de la restauration. Si je prends l’exemple de la restauration, à la fin des admissions qui aura lieu dans 15 jours, nous aurons 15 travailleurs qui seront en situation de handicap, qui gèrent quotidiennement un service restaurant avec 250 repas par jour, et géré par 15 personnes en situation de handicap.

Dans les profils que l’on a, il y a des personnes qui ne savent pas lire ou écrire, donc notre quotidien est de mettre en place ce que l’on appelle des outils ressources pour elles, pour faire en sorte qu’elles soient le plus autonomes possible.
Ce sont des personnes qui font le même métier que lorsque vous allez au restaurant, sauf qu’en salle, ce ne sont pas des serveurs qui sont totalement valides, ce sont des personnes qui ont un handicap, il faut faire avec et on les accompagne pour ça.

De mélanger des valides avec des personnes en situation de handicap, quand tout le monde est bien sensibilisé et informé, ça se passe super bien. Les personnes accueillies en situation de handicap adorent aller sur les établissements pour rejoindre les personnes valides, et l’inverse est vrai aussi car les personnes valides adorent accueillir des travailleurs car ils découvrent d’autres choses, ils ont une autre vision, car ils font le même métier mais n’ont pas la même vision, et c’est très intéressant de mélanger les deux.
Il y a toujours dans la journée le regard ou le sourire d’un travailleur. Nous sommes au fond du gouffre, on ne sait plus où on en est, et lui va nous dire « Tu as vu, aujourd’hui il fait beau ! », il s’exprime librement, et ça c’est le petit bonheur de la journée, de se dire que l’on vient de travailler pour ça, pour ce sourire là que je vois sur un visage.

Les difficultés que l’on rencontre aujourd’hui, c’est la main d’œuvre, premièrement. Aussi bien au niveau des personnes en situation de handicap que les personnes d’encadrement. C’est une vraie difficulté. 
Après il y les difficultés techniques, à savoir qu’il y a autant de types de handicap qu’il va y avoir de personnes en situation de handicap. Ce qui veut dire que pour le moniteur ou le chef de service il faut sans arrêt s’adapter à la personne. On ne peut pas se dire que l’on va mettre en place telle méthodologie sur l’atelier car elle ne va peut-être concerner qu’une personne ou deux. Donc nous avons 15 personnes et 15 méthodologies différentes. C’est vraiment un accompagnement à la carte que l’on fait en Esat.

Le premier mardi de chaque mois il y des journées portes-ouvertes à l’ESAT, et tout le monde peut venir visiter l’ESAT, et à chaque fois nous avons les mêmes réactions, c’est-à-dire « Mais je ne pensais qu’ils étaient capables de faire autant de choses ! », « Je ne pensais pas qu’ils avaient le permis de conduire ! », « Je ne pensais pas travailler comme ça ! », « Je ne pensais pas faire autant de missions diversifiées ! », … Et bien si ! Ils le peuvent ! Ils le peuvent et le problème c’est que les gens ne pensent pas parce que les gens ne s’y intéressent pas et que la société a mis une espèce de cloche sur le médico-social en général, et du coup c’est un peu loin, on n’en parle pas, on essaie de ne pas trop de le voir, on ne sait pas trop ce qui s’y passe. 
Mais dans les ESAT il se passe des choses vraiment incroyables, il y des savoirs faire incroyables, il y a des gens qui se dépassent, qui se dépassent quotidiennement pour prouver à la société qu’ils sont capables de faire des choses. 


Journaliste
Merci Cyril pour ce témoignage. 
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Épisode 5 - Delphine, l’éducatrice spécialisée engagée

Plongez au cœur du quotidien de Delphine Guillermin, éducatrice spécialisée à la Maison d’Accueil Spécialisée Les Mésanges près de Chambéry, une structure d’accueil pour les adultes polyhandicapés. Un engagement fort que les résidents lui rendent quotidiennement et la conforte dans son travail et son action

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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous près de Chambéry, avec une éducatrice spécialisée.
Delphine, la parole est à vous.


Delphine Guillermin

Je m’appelle Delphine Guillermin, je suis éducatrice spécialisée à la MAS Mésanges à La Motte-Servolex. C’est une maison d’accueil spécialisée pour adulte polyhandicapés.

Ce n’est pas du tout ce à quoi je me destinais car lorsque j’ai fait l’école d’auxiliaire de puériculture, c’était pour travailler en maternité. Et en fait un jour, j’ai trouvé un remplacement dans un centre médico-éducatif, j’ai découvert le polyhandicap et j’ai dit : « c’est ça que je veux faire ! », accompagner des personnes qui n’ont pas eu les mêmes chances et de travailler avec, de les aider à acquérir plus ou en tout cas garder leur acquis, communiquer, pouvoir faire des choses et aider aussi les familles.

Chaque résident a un projet spécialisé et ce projet c’est leur besoin. Et parfois, leurs besoins et leurs attentes c’est d’aller faire du shopping, les magasins, et nous sommes là pour rendre possible ce que souvent les familles n’arrivent pas à faire. C’est vrai qu’en tant que parents, ça peut être difficile et on peut se l’interdire en se disant « elle est trop fragile », « elle ne comprend pas », « elle ne va pas savoir nous faire comprendre ce qu’elle veut », si ça lui plait, et c’est peut-être compliqué. 
Même aller boire un verre en terrasse ! On a eu des parents qui nous disaient « mais en fait je n’aurai jamais osé le faire, mais comme j’ai vu que vous l’aviez fait, et bien cela m’a donné envie et je me suis rendu compte que c’était possible ». Je pense que l’on a ce rôle-là aussi.

Ce que j’aimerai c’est qu’il n’y ait plus ce regard que peuvent avoir les personnes qui ne savent pas. En fait parce que c’est souvent plus par ignorance, mais du coup ça se transforme en regard de mépris. Et ça j’aimerais bien que ce regard-là disparaisse, que l’on soit tous égaux !

J’ai un moment particulier qui m’a beaucoup marqué c’est la manifestation de plaisir de me retrouver d’une résidente suite à un arrêt un peu prolongé que j’ai eu de cinq semaines. Dans l’établissement je dis toujours un grand bonjour pour que l’on me retrouve, et en fait elle était avec une autre professionnelle qui la ramenait der sa chambre et quand elle m’a entendu en fait elle a souri. Elle a souri et elle a bloqué pour écouter, car elle tend l’oreille, elle illustre vraiment le « Je tends l’oreille ». Elle a fait un grand wouahou quand elle est rentrée dans la pièce où j’étais comme pour dire je suis trop contente de te retrouver, en plus elle n’est vraiment pas avare en sourire. J’avoue que ça m’a vraiment touché, et ça été vraiment la super motivation, je sais pourquoi je suis là, je reviens, je comprends.

J’adore ce que je fais. Je travaille avec des résidents qui nous apportent tellement. Quand je vois les étoiles dans leurs yeux, un sourire, un merci, même si je ne le fais pas dans l’attente d’un merci, mais quand je vois que ça éclaire leur quotidien et qu’ils en oublient tous les tracas qu’il peuvent avoir je me dis que j’ai gagné ma journée et je n’ai pas envie de changer, en tout cas pas pour le moment.


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Merci Delphine pour ce témoignage. 
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Épisode 4 - Pascale Dubois, une policière passionnée

Plongez au cœur du quotidien de Pascale Dubois, Directrice Centrale des Compagnies Républicaines de Sécurité. Au-delà d’un parcours qu’elle juge elle-même assez classique, elle évoque son évolution, animée par une véritable richesse dans le quotidien et dictée par une passion de son métier.

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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec une policière passionnée par son métier.
Madame Dubois, la parole est à vous.


Directrice Centrale des CRS Pascale Dubois,

Je m’appelle Pascale Dubois, je suis aujourd’hui la Directrice Centrale des Compagnies Républicaines de Sécurité. 

J’ai un parcours je pense assez classique. J’ai débuté ma carrière comme inspecteur de police en 1986, et j’ai découvert le monde policier à cette occasion, avec une vraie richesse dans le quotidien, car inspecteur de police c’est évidemment faire des enquêtes, mais c’est aussi un contact extrêmement puissant avec les victimes et puis bien-sûr avec le monde de la magistrature.
Donc j’ai passé quelques années comme inspecteur de police, et j’ai eu l’envie ensuite de progresser, donc j’ai passé le concours de commissaire de police, et là j’ai occupé plusieurs postes et j’ai beaucoup travaillé en Seine-Saint-Denis.
Je crois que je suis un bel exemple de la promotion sociale, en interne, au sein de notre institution. 

Alors la place des femmes dans la police aujourd’hui ne me pose plus de problème je crois. Parce que nous sommes assez nombreuses, numériquement, et je crois que, à titre personnel je n’ai jamais rencontré de difficultés par rapport à ça.
Alors c’est vrai que nommée à la tête Compagnies Républicaines de Sécurité, je suis la première, c’est clair, je ne peux pas le nier. Là c’est vrai, je suis la première, dans un monde quand même réputé un peu masculin, et un peu macho, et il l’est encore. 
Mais dans la police il y a le respect de la hiérarchie et je crois que l’on est d’abord et avant tout attendu sur nos compétences.

Les Compagnies Républicaines de Sécurité font en effet du maintien de l’ordre, c’est j’ai envie de dire leur colonne vertébrale, bien-sûr. Mais il faut savoir qu’ils ne font pas que ça, et lorsqu’ils font du maintien de l’ordre c’est pour assurer la sécurité de nos concitoyens dans le cadre des manifestations, faire en sorte que les manifestants puissent manifester dans de bonnes conditions. Là aussi on est au cœur du dispositif de sécurité. 
Ensuite, les Compagnies Républicaines de Sécurité sont également compétentes sur les autoroutes pour assurer la sécurité des automobilistes, prévenir tout ce qui touches aux infractions routières.
Nous avons également la sécurité en montagne, l’une sur le CRS Alpes, l’autre sur le CRS Pyrénées, qui font du secours en montagne.
Et puis l’été, un bon nombre de CRS vont sur les plages remplir les missions de nageurs-sauveteurs, mais pas que, ils font également du renfort saisonnier dans toutes ces stations estivales pour justement assurer la sécurité dans des périodes où il y a des regroupements importants de personnes sur des endroits très ciblés.

Les Compagnies Républicaines de Sécurité aujourd’hui sont environ 13600 hommes et femmes qui ont fait le choix de donner beaucoup dans leur engagement pour la sécurité de leurs concitoyens. 

Moi j’ai toujours apprécié, notamment quand j’étais dans la sécurité publique, d’avoir aussi des échanges avec la population. Ça apporte beaucoup de joie aux effectifs, et je me souviens, lorsque j’étais cheffe de district à Saint-Denis, d’une personne âgée qui est venue me rencontrer et qui m’expliquait son désarroi par rapport à la violence qu’elle pouvait constater dans les villes et qui avait apprécié, tout simplement, que l’on mette une brigade équestre dans les rues de Saint-Denis.
Elle était très âgée, elle avait peur de sortir pour faire ses courses donc elle essayait de les faire le plus tôt possible le matin. Elle m’expliquait même qu’elle cachait sa carte ou son argent dans son soutien-gorge parce qu’elle avait peur de se faire agresser. 
Et elle est venue me voir après car elle avait eu l’occasion de rencontrer cette brigade équestre et surtout de lire dans les journaux la médiatisation qui en avait été faite, et elle m’expliquait que sans doute grâce à ça, elle allait de nouveau pouvoir sortir, aller faire ses courses à des heures tout à fait correctes dans la journée. Donc c’était émouvant en même temps parce qu’il ne faut pas oublier, quand on fait ce métier, c’est ces gens-là qu’on aide avant tout.

On peut rentrer par hasard dans les polices mais on n’y reste pas par hasard. C’est un métier où on apprend chaque jour, on découvre chaque jour, basé sur l’humain et en même temps une grande fierté de servir notre pays. 
 

Journaliste
Merci beaucoup madame Dubois pour ce témoignage. 
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Épisode 3 - Anne Fougerat, une gendarme pas comme les autres

Plongez au cœur du quotidien de la Générale de division Anne Fougerat, commandant en second de la région de gendarmerie du Grand Est. Elle nous raconte l’évolution de son parcours, de son entrée dans la gendarmerie à ses fonctions actuelles, son travail, sa vision du métier, l’égalité homme – femme, et se livre sur une histoire qui l’a particulièrement marquée.

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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec une gendarme pas comme les autres.
Madame Fougerat, la parole est à vous.


Générale de Division Anne Fougerat,

Je suis le Général de Division Anne Fougerat et je suis commandant en second de la région de gendarmerie du Grand Est, et j‘ai commencé mon parcours professionnel il y a 35 ans comme sous-officier de gendarmerie pour aujourd’hui atteindre finalement des responsabilités insoupçonnées à l’époque.

Je sers comme commandant en second dans une unité qui est opérationnelle, mais personnellement je ne passe toutes mes journées sur le terrain. Malheureusement j’ose dire, car j’ai essentiellement du travail d’Etat-Major et de coordination à conduire sur des sujets qui me sont confiés.
Mais je pense qu’un officier de gendarmerie, voire un sous-officier de gendarmerie, ne s’engage pas pour servir dans un Etat-Major, mais pour être sur le terrain, au contact, pour gérer les événements qui se succèdent mais ne se ressemblent jamais.

En général, que ce soit en gendarmerie ou dans les armées, les femmes sont gérées à l’identique des hommes. A aucuns moments je n’ai été discriminée parce que j’étais une femme, sauf par certains grincheux, mais bon, comme partout.
Le fait d’être sous un statut militaire fait que nous ne subissons jamais de discrimination de salaire, de parcours de carrière, d’avancement, de notation, de tout ce qui permet le cadencement d’un parcours. Le statut protège la femme militaire, c’est clair.

Il y a une étape de mon commandement qui m’a particulièrement marquée, c’est l’affaire Pierre Bodein, qui a été condamné pour l’assassinat de trois personnes sur le département du Bas-Rhin. Et ces faits-là se sont déroulées en 2004, alors que je commandais la compagnie de gendarmerie de Molsheim, et ce sont des personnels de la compagnie, soutenue par ceux du groupement et de la section de recherche, qui ont pu mener les investigations qui ont permis d’identifier l’auteur de ces trois crimes et de procéder à son interpellation.

Dans ces cas-là, on agit comme des professionnels mais on se projette tous, ce qui nous permet de nous mobiliser à fond pour faire en sorte que la vérité soit apportée et que l’on arrive à interpeller l’auteur de cet acte ignoble.
Ce sont véritablement des souvenirs éprouvants, tant par rapport à ce que nous avons pu ressentir entre nous, entre militaires de la gendarmerie à cette période-là, mais ce sont aussi des moments éprouvants lorsque vous allez annoncer à une famille, à des parents, que leur fille a été retrouvée par les militaires à l’occasion de recherches. 
Ce sont véritablement des épreuves qui marquent, et qui marquent à vie.
Je suis convaincue, sans exagérer, qu’il ne se passait pas une journée dans les années qui ont suivi, sans que je ne pense à cette période- là, parce qu’il y avait toujours en face de moi les parents qui étaient détruits par la disparition de leur fille. Et ça forcément, quand on est parent, on y pense.

Ce sont à la fois des moments terrifiants et terribles, mais oh combien révélateur finalement d’une capacité de l’institution gendarmerie à répondre présent et à remplir sa mission.


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Merci beaucoup madame Fougerat pour ce témoignage. 
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Épisode 2 - Siga, l'assistante sociale au grand coeur

Plongez au coeur du quotidien de Siga Traoré, assistante sociale en milieu hospialier à Saint-Denis.

Découvrez son histoire et l'importance de son parcours personnel dans le choix de cette profession.

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Aujourd’hui, vous avez rendez-vous avec Siga, une assistante sociale au grand cœur.
Siga, la parole est à vous.


Siga Traoré,

Je m’appelle Siga Traoré, j’ai 38 ans, je suis assistante sociale en milieu hospitalier, et je travaille à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, située dans le 93.

J’ai grandi dans une cité, une cité où beaucoup de personnes habitaient, et pour la plupart il s‘agissait de personnes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, donc apprendre à lire et à écrire. Les habitants venaient souvent vers moi et me demandaient parfois d’écrire des petits mots quand ils rencontraient des difficultés, par exemple dans le paiement de leurs factures. C’est donc en cherchant, en peaufinant, au fil du temps et aussi par mes études que j’ai fini par faire ce lien, d’où mon métier d’assistante sociale aujourd’hui.

C’est pas du tout évident au quotidien parce qu’on est sans cesse dans cette forme de confrontation à la misère. Moi ce qui me permet de tenir, ben c’est déjà un choix de vie, c’est un choix, le métier d’assistante sociale ne m’a pas été imposé, bien au contraire, c’est un choix que j’ai fait. Et aujourd’hui ce qui me permet vraiment de tenir c’est mon équilibre familial. Mes parents qui sont très fiers de moi, très fiers de mon parcours scolaire et professionnel. Mes enfants qui tous les jours me rappellent pourquoi je fais ce métier-là, c’est des valeurs avec lesquelles moi j’ai grandi.

Je pense que le moment qui m’a le plus touchée, mais dans tous les sens du terme, ça je m’en souviens comme si c’était hier, et pourtant ça fait 11 ans que j’exerce, c’est ma toute première patiente. C’est une dame qui avait une trentaine d’année, originaire du Mali. 
Donc cette dame, la veille avait fait un AVC, donc du coup, complètement hémiplégique, complètement paralysée du côté gauche. Et cette dame a été déposée devant la porte de la structure Médecins du Monde. 
Cette dame ne pouvait plus parler, car elle était aphasique, et cette dame a été transportée d’urgence à l’hôpital Delafontaine, au service de Neurologie, donc c’est le service dans lequel je travaillais. Le pronostic vital était très engagé, parce que cette dame est restée toute la nuit dehors avant que l’on puisse lui venir en aide. 
Personne n’y croyait, mais vraiment personne, à cette dame on lui donnait 6 mois à vivre. Et 11 ans après, c’est une dame qui a retrouvé l’usage de la parole, qui marche, je me dis que c’est vraiment une de mes plus belles rencontres et c’est un message d’espoir.

Moi ce que j’ai fait pour elle, c’est que, cette dame ne parlait plus du tout, donc il fallait retrouver de la famille en France, en tout cas si elle en avait. J’ai dû reconstituer toute sa vie avant son arrivée à l’hôpital, elle était en situation irrégulière. Ça c’est la première chose, et la deuxième chose, c’était de pouvoir, avec elle, organiser, envisager, planifier sa vie après cet AVC, sachant qu’elle est restée deux et demi à l’hôpital.

Quand on parle de service public, c’est pour ce service que l’on rend à la population. A mon sens aujourd’hui, être reconnu par la population, d’utilité et d’intérêt public, c’est la plus belle des reconnaissances.

Je fais cet aparté, quand les patients reviennent. Très souvent ils me disent merci, merci pour ce que vous avez fait. Mais moi je leur dis, c’est normal, c’est mon travail.

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À nous de vous remercier Siga pour ce témoignage. 
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Épisode 1 - Estelle, le service public ancré en elle

Plongez au coeur du quotidien d’Estelle Walter, technicienne territoriale à la Direction des Sports de la Métropole de Montpellier, en charge des travaux d’amélioration et de maintenance du Palais des Sports René Bougnol et de quatorze piscines.

Découvrez les particularités de son métier qui l’oblige à devoir se réinventer au fil des projets sans jamais rien oublier.

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Estelle, la parole est à vous.


Estelle Walter,

Je suis Estelle Walter, je suis technicienne travaux maintenance à la Direction des Sports de la Métropole de Montpellier. Je suis en charge des petites modifications aux travaux d’amélioration de maintenance de 14 piscines et du gymnase Palais des Sports qui reçoit l’équipe de hand professionnelle à Montpellier. 

Je suis également Présidente nationale de l’Association des Techniciens Territoriaux de France, association qui regroupe 2000 techniciens partout en France, dans plein de métiers différents. 

À chaque match c’est un nouveau défi (Rires), puisque l’équipe commerciale veut mettre en place des actions pour tel ou tel match, et je viens en appui derrière, s’il y a besoin côté technique, et je valide aussi certains projets parce qu’il faut que ça respecte les règles des établissements recevant du public et de l’incendie.
Il faut avoir une paire de basket aux pieds et il faut trouver des solutions, car il peut y avoir trois ou quatre problèmes dans la journée, que l’on n’a jamais rencontrés, et il faut s’y adapter.

J’ai été associée à un projet qui était porté par une radio de musique, et l’idée un peu originale était de créer une scène flottante dans le bassin olympique, et d’avoir un super concert avec des artistes très connus, comme Shy’m par exemple, qui en plus à la fin de sa chanson s’est carrément jetée à l’eau devant tout le public. 
Donc toute la partie technique était intéressante puisqu’il fallait tout de même que la scène soit fixe, pour les enregistrements, pour les artistes, régler toute la partie sécurité, puisque la piscine n’a pas vocation à être un Zenith par exemple, donc c’était un beau défi et quelque chose d’assez original je trouve.

La Métropole de Montpellier, également tous les ans, dans le même timing, organise des séances de cinéma dans une piscine en particulier. C’est une piscine tournesol, une piscine un peu ronde qui a la toiture qui s’ouvre à moitié et qui donne sur un grand parc. Et tous les ans, au début de l’été, la Métropole organise une soirée cinéma dans cette piscine, sur un écran qui est fixé dans le parc, mais les spectateurs qui ont réservé leur billet peuvent se mettre dans la piscine, sur des grosses bouées et regarder le film à la belle étoile.

Lors de ces préparations et de ces nouveaux projets il y a de l’excitation, parce que c’est super, c’est nouveau.
Après il y a du stress, parce que on se demande si on va y arriver, si on a pensé à tout, est-ce qu’on va ne rien manquer, est-ce que l’on va être en difficulté sur certaines choses par rapport à d’autres.
C’est ce qui permet de faire avancer, de découvrir, de parler. Je m’aide beaucoup de mes collègues, des entreprises qui sont sachantes, des concertations avec les uns et l’autres, ça fait émerger de belles idées. Alors oui il y a du stress, mais c’est du bon stress, ça fait avancer.

Pour moi c’est une évidence, depuis que je suis toute petite, d’être au service des autres. Mes parents, touts les deux, étaient déjà fonctionnaires, ma mère dans l’hospitalier, et mon père technicien territorial également. Pour moi, participer à la vie de la collectivité était normal et naturel. Que les usagers et le public puissent venir dans les bâtiments sportifs effectuer leur sport. Participer à la vie de la collectivité au niveau local, mais aussi national.

Pourquoi j’ai choisi le service public ? (Rires) 
Je ne sais pas quoi dire de plus ! (Rires) 
Pourquoi ? Parce que j’aime ça, parce que je veux que les gens soient contents ! (Rires)

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Merci beaucoup Estelle pour ce témoignage. 
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