Débridage de scooter : une pratique dangereuse

Pour un conducteur de cyclomoteur, le risque d’avoir un accident mortel sur la route est 17 fois supérieur à celui couru par un automobiliste. Représentant un tiers des décès, les 14-17 ans sont les plus touchés par les accidents de deux ou trois-roues motorisés de petite cylindrée (inférieure ou égale à 50 cm³). Un constat qui n'est pas sans lien avec le débridage des scooters, destiné à augmenter leur puissance et leur vitesse maximale. Le point sur cette pratique dangereuse.

 

Comprendre le débridage de scooter

Le débridage est une intervention technique qui consiste à modifier ou désactiver les mécanismes de limitation de puissance et/ou de vitesse d’un véhicule.

Un scooter est "débridé" lorsque ses pièces montées d'origine ont subi certaines modifications. Les pièces du moteur suivantes sont principalement concernées :

  • pot d’échappement ;
  • filtre à air ;
  • carburateur ;
  • transmission.

Quant au « kitage », il s'agit d'une opération par laquelle les pièces d’origine sont remplacées par d’autres, souvent issues de la compétition, ou destinées à équiper les motocyclettes de plus grosse cylindrée.

Bon à savoir

Le débridage d'un scooter électrique pour en augmenter sa vitesse est illégal et présente des risques similaires à ceux évoqués pour un engin muni d'un moteur thermique. De même, les sanctions encourues par le conducteur sont identiques, qu'il s'agisse d'un cyclomoteur à essence ou électrique.

Les sanctions en cas de débridage illégal

Débrider un deux-roues, scooter ou moto, est une pratique sanctionnée par la loi, aussi bien pour les professionnels réalisant cette opération que pour les conducteurs les utilisant.

Le fait pour un professionnel de vendre un cyclomoteur débridé, ou de procéder à un débridage, constitue un délit passible des sanctions suivantes : 

Depuis le 1er janvier 2011, le fait d’utiliser un cyclomoteur débridé sur la voie publique est puni d’une contravention de 4ème classe, soit 135 euros, (article L. 317-23-1 du Code de la route).
Le véhicule débridé peut également être immobilisé, mis en fourrière, voire confisqué.

Bon à savoir

En cas de revente du scooter ou de la moto débridé(e), le nouvel acquéreur peut porter plainte : l'ancien propriétaire risque alors de se voir condamné à une peine d’emprisonnement (jusqu’à 6 mois) et à une contravention pouvant aller jusqu’à 7 500 euros.

Les conséquences sur l'assurance scooter

En cas d’accident survenu en roulant sur un scooter débridé, votre assurance peut refuser de prendre en charge les dommages que vous avez subis, ainsi que ceux que vous avez causés. Si un tiers subit un préjudice lors de cet accident, le conducteur, ou ses parents s'il est mineur, doivent donc l’indemniser avec son argent. Si c’est votre cyclomoteur ou moto, débridé(e), qui a subi des dégâts, alors vous ne pouvez prétendre à aucun remboursement des frais de réparation de la part de votre assureur. 

En effet, une fois débridé, votre scooter ne correspond plus au véhicule assuré par votre contrat. Il s'agit là d'une fausse déclaration qui peut même vous exposer à de lourdes sanctions pénales. En outre, le débridage étant illégal, aucun assureur ne peut accepter de couvrir les risques inhérents à un tel véhicule. 

Motos ou scooters débridés : quels sont les risques ?

Des risques d’accident avec un 50cc débridé

Le débridage de scooter accroît le risque d'accident de la route ainsi que la mortalité des jeunes conducteurs, victimes de simples chutes ou d'une prise de risque inconsidérée compte tenu de la vitesse excessive de leur véhicule. Malgré des risques avérés, 50 % des cyclomoteurs accidentés seraient débridés. 

D'autre part, la structure du scooter, ainsi que ses différents éléments de sécurité (freinage, direction, etc.) ne sont pas conçus pour résister à une vitesse supérieure à 45 km/h. Par exemple, un engin conçu pour rouler à cette vitesse ne possède pas les performances de freinage d'une moto destinée à rouler à 90 km/h. Une vitesse excessive est ainsi responsable d'un effritement des plaquettes de freins et d'un échauffement des disques disproportionnés pouvant causer un dysfonctionnement du système de freinage et la perte de contrôle du véhicule.

Conduire un scooter débridé constitue donc une source de danger, pour vous-même, ainsi que pour les piétons et les autres usagers de la route.

Un impact sur la durabilité du scooter

Le débridage a également un impact négatif sur la durabilité des cyclomoteurs et est ainsi responsable des problèmes suivants :

  • surchauffe et usure accrue du moteur ;
  • usure prématurée des composants de la transmission (courroie, notamment) ;
  • augmentation de la consommation de carburant qui force le système d'alimentation et les injecteurs à travailler plus dur, réduisant leur durée de vie ;
  • usure rapide des freins et suspensions causée par une vitesse plus élevée.

Des dangers pour l’environnement

Un scooter dont le pot d’échappement d’origine a été changé dans le cadre d'un débridage fait généralement un bruit excessif : vous risquez alors 68 euros d'amende pour ce motif.

D'après une étude publiée en 2017 par l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux(2) (Ifsttar), les deux-roues 50 cm³ circulant en France et équipés de moteurs deux temps seraient à l'origine d'émissions polluantes jusqu’à 1000 fois supérieures à celles de voitures diesel ou essence récentes. Par ailleurs, ces engins ne possèdent pas de système de dépollution. Si les cyclomoteurs sont par nature relativement polluants, les véhicules débridés, en atteignant une vitesse de pointe supérieure, sont d'autant plus nuisibles pour l'environnement.

Comment savoir si votre scooter est débridé ?

Vous avez pour projet d'acquérir un scooter mais craignez que ce dernier ait été précédemment débridé par son propriétaire ? Voici quelques conseils pour ne pas faire d'erreur !

  • Regardez si le pot d'échappement a été changé en vérifiant s'il est conforme au modèle d'origine. Un changement de pot d'échappement est souvent un indice de débridage ;
  • Soyez attentif au niveau sonore du scooter : un bruit excessif signifie que l'engin a été débridé ;
  • Essayez le scooter : s'il dépasse 45 ou 50 km/h, passez votre chemin.

Le saviez-vous ?

Près d’un scooter sur deux expertisés après un accident corporel était débridé (étude de la FFSA réalisée sur 2018 cyclomoteurs accidentés en 2007). Un débridage qui augmente de 30 % les dommages corporels sur le conducteur.

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