Comment devenir gendarme à moto ?

Le rôle et les missions du gendarme motocycliste varient en fonction de son affectation : surveillance du réseau routier, enquêtes judiciaires, escorte de personnalités, guidage de convois, etc.

Quand vous intégrez la gendarmerie motocycliste, vous entrez dans l’un des trois escadrons suivants : brigade motorisée , brigade motorisée (BMO) autoroutière (BMA) ou peloton d'autoroute (PA). Vos missions concernent principalement :

• la surveillance et la régulation du trafic,
• le contrôle des véhicules et le respect des règles du code de la route,
• les interventions en cas d'accidents.

Une brigade motorisée est rattachée à l’un des escadrons suivants : escadron départemental de sécurité routière ou escadron motocycliste de la Garde républicaine

Au sein de la brigade motorisée autoroutière, vous faites respecter les règles sur une portion d'autoroute, positionnez des radars et assistez les usagers en difficulté.

En escadron départemental, vous pouvez être amené à veiller à la sécurité routière dans la ville préfecture, escorter des personnalités et gérer un problème de circulation complexe selon l’affectation.

Rattaché à l’escadron de la Garde Républicaine, vous escortez les personnalités (président de la République, chefs d’État étrangers) et pouvez être amené à encadrer les évènements importants comme le défilé du 14 juillet ou le Tour de France.

Que vous intégriez la Garde Républicaine ou les escadrons suivants : brigade motorisée autoroutière ou départementale et peloton autoroutier, vos missions concernent pour l’essentiel la protection des biens et la lutte contre les troubles à l'ordre public. Mais vous pouvez aussi intervenir dans l'initiation des jeunes au respect des règles de la  sécurité routière.

Au quotidien, vous travaillez en binôme. Pour être parfaitement efficace, vous devez veiller à l'état de votre moto et signaler toute incapacité à mener vos missions.

Pour devenir gendarme motocycliste, vous devez préalablement intégrer la Gendarmerie nationale en passant le concours d’officier ou de sous-officier. Les conditions sont les suivantes :

• avoir un casier judiciaire vierge,
• avoir entre 18 et 35 ans / 27 ans maximum pour le concours d’officier,
• être de nationalité française,
• être en règle avec les obligations militaires,
• avoir le Bac ou un diplôme équivalent / Bac + 5 pour le concours d’officier,
• avoir une bonne condition physique.

Une fois intégré les rangs de la Gendarmerie nationale, vous pouvez postuler pour la formation de gendarme à moto. Votre candidature sera examinée au regard de critères primordiaux :

• votre motivation,
• votre aptitude médicale,
• votre âge (moins de 35 ans).

Connaître son code de la route et avoir son permis moto constitue un plus sans être un critère, puisque la formation peut s’étendre au permis. La condition physique n’est pas non plus un critère pour être retenu, mais vous devez être en très bonne forme pour suivre cette formation physiquement exigeante.

La formation de motard de la Gendarmerie débute par un pré-stage au Centre national de formation à la sécurité routière motocycliste, à Fontainebleau. Ce pré-stage permet de vérifier le respect des règles pour intégrer le stage proprement dit.

Le stage se déroule à Fontainebleau, sur 10 semaines. Il comporte une partie théorique et une partie technique.

Grâce à ce stage, vous êtes en principe apte à devenir motard de la Gendarmerie nationale :

• vous connaissez le Code de la route et toutes les particularités de la Sécurité routière,
• vous pouvez conduire sur tout terrain (route, piste, circuit, sable, etc.),
• vous maîtrisez pleinement le fonctionnement de votre moto.

À l’issue du stage, vous intégrez une unité motorisée. Votre affectation dans l’un des escadrons départementaux de sécurité routière dépend de votre classement au cours de la formation ainsi que des places vacantes.

Vous devrez confirmer votre capacité par un stage de 2,5 jours tous les 6 ans suivi, en cas d’échec, une semaine de formation de remise à niveau.

La gendarmerie était traditionnellement équipée de modèles Yamaha. En 2021, un appel d’offres a été lancé pour renouveler le parc moto de la gendarmerie.

Le constructeur bavarois BMW a fait la meilleure offre, avec son modèle BMW F 750 GS (trail) et ses modèles BMW 1250 GS et RT (grande routière). Au total, plus de 650 motos ont été dispatchées dans les différents escadrons.

Exit Yamaha, donc ? Pas tout à fait, puisque des Yamaha Tracer 7 ont également été acquises (trails routiers inférieurs à 700 cm3) pour équiper les forces de l’ordre motorisées. Sa fabrication française a sans doute pesé dans les critères de sélection.

Plus que tout usager de la route, les motards de la gendarmerie sont confrontés aux dangers de la route.

La conduite d’une moto présente des défis de conduite autrement plus dangereux que la conduite d’une voiture : force centrifuge, transfert de masse, effet gyroscopique, gravité, sans compter les routes glissantes, l’aquaplaning, les angles morts, etc. Même avec une pratique professionnelle, un équipement adéquat et une formation régulière, le gendarme à moto n’est jamais à l’abri en cas d’accident.

Le métier de gendarme motocycliste amène aussi à prendre des risques élevés en matière de conduite de deux-roues. En particulier, les dépassements de vitesse s’avèrent parfois nécessaires à l’occasion, par exemple, des transports spécifiques, des escortes de personnalités ou de la poursuite de contrevenants.

Outre leur équipement classique, les motards de la gendarmerie portent désormais un gilet airbag.

Pour compléter leur protection, ils doivent prévoir une bonne assurance moto pour leurs déplacements privés. La garantie Responsabilité civile minimale ne suffit pas. En effet, selon le dernier bilan de la Sécurité routière*, environ 30 % des accidents de moto mortels n’impliquaient aucun tiers. Dans ce cas précis, la seule RC ne permettra aucune prise en charge des dégâts causés à votre moto.

Aussi, il est recommandé de souscrire une assurance complète qui vous protège mais protège aussi votre engin en cas d’accident et dans toute circonstance : protection corporelle en cas d’accident, invalidité ou décès, panne 0 kilomètre, etc.

La Gendarmerie n’est pas la seule force de l’ordre à disposer d’escadrons motorisés, la Police et la Douane également. Ces forces de l’ordre travaillent de concert notamment en matière de lutte contre les stupéfiants et d’immigration irrégulière.

Si les brigades motorisées de la Gendarmerie et de la Police dépendent toutes deux du ministère de l’Intérieur, la Douane relève du ministère de l’Économie et des Finances.

Le motard de la Police doit obtenir le concours de gardien de la paix et, contrairement à la Gendarmerie, exercé au moins un an comme agent de police titularisé et posséder le permis A.

De son côté, le motard de la Douane doit avoir obtenu le concours d’agent de constatation ou de contrôleur, avoir suivi l’année de formation en École nationale des Douanes et posséder son permis moto.

Dans tous les cas, acuité visuelle, prudence, et réactivité hors pair sont les atouts qui vous permettent d’incarner la sécurité sur deux roues au service de la société.

A noter : le salaire des douaniers, des gendarmes et des policiers à moto dépend de leur grade et de leur échelon. Sensiblement identique en début de carrière, il peut évoluer différemment au cours de la carrière, en fonction des postes occupés notamment.
 

*Sources : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2023-01/2023%2001%2031_ONISR_Accidentalit%C3%A9_Bilan_provisoire_2022_0.pdf