Prix Hélioscope-GMF : les lauréats de la 25ème édition

Cérémoie Prix Hélioscope 2023. Crédit Photo Fondation des Hôpitaux

Crédit photo : Fondation des Hôpitaux

Créé en 1998 par la Fondation des hôpitaux et GMF, le Prix Hélioscope-GMF récompense chaque année différents services et métiers hospitaliers qui collaborent pour mettre en place des projets au bénéfice des malades et de leurs proches.

Le palmarès 2023

  1. 1er Prix : Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais, Franck Joly

    Prendre en charge les enfants des professionnels de santé

    En Guyane, les écoles ferment à midi et demi, ce qui peut poser un problème de garde aux parents, notamment aux professionnels de santé dont les horaires ne sont pas toujours compatibles. Pour remédier à ce problème, le Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais Franck Joly a ouvert la première structure périscolaire de France au sein d’un établissement public de santé.

    Un centre périscolaire pour accompagner parents et enfants au quotidien

    En Guyane, il est particulièrement difficile de trouver un système de garde d’enfants l’après-midi. Les parents travaillent, les nounous agréées manquent à l’appel et les centres périscolaires sont bien souvent complets. Face à cette problématique, le Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais a eu l’idée d’ouvrir son propre centre périscolaire à la rentrée de septembre 2022. Ce projet soutenu par la mairie de Saint Laurent de Maroni, la CAF 973, le DGCOPOP 973 et la collectivité́ Territoriale de Guyane a pour objectif de prendre en charge les enfants après la sortie des classes et jusqu’à 20h. Ainsi, un système de ramassage dans les différentes écoles a été mis en place et le centre dispose d’un service de restauration le midi et le soir si besoin. Par ailleurs, les enfants assistent aussi à des animations, des goûters à thèmes et une aide aux devoirs leur est proposée. 

    Une initiative inclusive gagnante

    Accessible aux enfants du personnel âgés de 3 à 12 ans, le centre a également souhaité miser sur la mixité sociale en accueillant 25% d’élèves hors hôpital.  
    Le succès ne s’est pas fait attendre : six mois après son ouverture en fé-vrier dernier, 74 des 75 places disponibles étaient déjà occupées avec un taux de présence moyen de 60 % en février. Un chiffre qui s’explique par les horaires variables des parents et leur besoin de prise en charge des enfants. À l’arrivée, les enfants sont très satisfaits par ce nouvel environnement et les parents rassurés, sont libérées et travaillent plus sereinement au sein de l’hôpital. 

    Cette initiative menée par le Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais Franck Joly et les collectivités, démontre que des solutions existent et que chacun a un rôle à jouer pour améliorer le quotidien de tous. Des valeurs humaines et citoyennes récompensées par le Prix Hélioscope-GMF 2023.

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  2. 2ème Prix : Centre Hospitalier le Vinatier

    De jeunes autistes investissent la Fête des Lumières de Lyon

    C’est une initiative marquante et haute en couleurs que le SESSAD Les Passementiers (Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à domicile) rattaché au pôle HU-ADIS du Centre hospitalier Le Vinatier a organisé cette année avec ses jeunes patients autistes : la création d’une œuvre artistique inédite pour la Fête des Lumières de Lyon.

    Un projet créatif préparé durant plusieurs mois

    Le SESSAD, qui accompagne de jeunes autistes de 15 à 25 ans, a mis en place une expérience unique cette année pour mettre en avant les compétences de ses patients plutôt que leurs difficultés. En collaboration avec des artistes professionnels, ces derniers ont eu l’occasion de créer le projet “Soi-Même”, une installation audiovisuelle, cinétique et participative, diffusée lors de la Fête des Lumières de Lyon. 
    Grâce au concours de nombreux partenaires comme la Ville de Lyon, la Fondation Bullukian, des associations et structures locales (AADN, Zibou Lab, iMIND) et de nombreux artistes, le projet a vu le jour en quelques mois. Dans un premier temps, des ateliers de découverte ont été organisés avec une musicienne, un vidéaste, une chorégraphe ou encore une scénographe. Cette étape a permis à chacun de s’approprier et d’expérimenter les disciplines artistiques, avant de passer à la phase de création avec les jeunes, les encadrants et les artistes, durant 3 jours en novembre dernier. 

    Une œuvre forte saluée par tous

    L’installation proposait un voyage immersif, constitué de portraits dansés et de paysages intérieurs. Exposé à la Fondation Bullukian, sur la place Bellecour, le projet se décomposait en deux temps. Dans la première cour, les visiteurs pouvaient découvrir des supports multimédias qui avaient pour vocation de sensibiliser à l’autisme. Le jardin intérieur était, quant à lui, investi de totems, de projections ou encore de performances de danse réalisées en direct par de jeunes autistes et une danseuse professionnelle. Avec plus de 9000 visites en 4 jours, l'œuvre a séduit et touché par sa qualité, son esthétisme et son message. Elle a d’ailleurs été récompensée du deuxième prix du Trophée des Lumières organisé chaque année par France 3.

    Une initiative qui fait bouger les lignes

    Tout au long de ce projet, les jeunes ont été interviewés sur leurs impressions et leurs ressentis. Les retours sont très positifs. Cette expérience leur a permis de s’ouvrir, de découvrir leurs ressources cachées et de les faire gagner en confiance. Les encadrants et artistes ont également beaucoup appris lors de ces mois de travail et de création. 
    “Soi-Même” a permis de faire bouger les lignes sur l’autisme, de sensibiliser le grand public et de créer de nouvelles interactions sociales plus inclusives. Il a aussi permis de développer de nouvelles idées pour les prochaines éditions du Festival, comme la mise en place d’une file prioritaire pour les personnes fragiles, en situation de handicap invisible ou intellectuel. 

    Révéler l’artiste qui sommeille en chacun, promouvoir un travail d’équipe, créer une œuvre unique, saluée par des professionnels … Avec ce projet, le SESSAD Les Passementiers a montré que l’art était un formidable vecteur de partage, d’inclusion et d’échange. Cette initiative inspirante a été récompensée par le prix GMF-Hélioscope 2023.
     

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  3. 3ème Prix : Hôpital marin de Hendaye Assistance Publique - Hôpitaux de Paris

    Silence, ça tourne !

    Depuis plusieurs années, l’Hôpital marin de Hendaye AP-HP met en place des nombreuses actions culturelles pour ses patients accueillis en séjour de rééducation-répit en SSR (Soins de Suite et de Réadaptation). En plus du projet Théâtre qui a permis la création de 3 pièces depuis 2016, le centre a développé un projet de réalisation de court-métrage. Confiance et créativité, cette initiative s’inscrit sur le long terme, pour le bien-être des patients.

    La culture comme moteur d’inclusivité

    C’est à l’occasion du Hendaia Film Festival, un festival de court-métrages sur les minorités culturelles, linguistiques et sociales, que l’idée a germé : faire participer les patients de l’unité de soins Ribadeau-Dumas à la création d’une œuvre cinématographique. 
    Initié en 2019, le projet “Silence, ça tourne” est d’ores et déjà passé par plusieurs phases de développement. La première a consisté à organiser un stage d’écriture de scénario pour 6 patients, encadré par Lætitia Mikles, réalisatrice de courts métrages et de documentaires. La deuxième étape a été la présentation des textes par des comédiens lors de plusieurs événements du Hendaia Film Festival en 2021. Enfin, les appels à contribution et les rencontres avec des professionnels ou des producteurs se sont enchaînés pour que le court-métrage puisse voir le jour. Le tournage est prévu pour le deuxième semestre de 2023. 

    Un projet artistique collaboratif

    Bien plus qu’une petite réalisation, “Silence, ça tourne” est une initiative d’envergure qui rassemble de nombreux acteurs du milieu de la santé et du cinéma. Ainsi, elle a pu compter sur le soutien des équipes médicales et du personnel éducatif du projet Patients de l'Hôpital marin d’Hendaye, de la Mairie d’Hendaye, du Théâtre des Chimères, mais aussi sur celui de professionnels, réalisateurs et acteurs, qui ont contribué à améliorer le scénario des patients. Qui plus est, la journaliste russe Tania Rakhmanova envisage de suivre la réalisation du projet et de réaliser un documentaire sur la place des personnes en situation de handicap en institution. 

    Des bénéfices partagés indéniables

    Outre la réalisation, “Silence, ça tourne” apporte des bénéfices immédiats aux patients impliqués. La culture est intégrée à une démarche globale de soins qui rend le patient acteur. Moins centrés sur leur maladie et leur handicap, les patients s’épanouissent et développent leurs qualités artistiques. Cet environnement stimulant crée du lien social, des échanges, du partage et ouvre de nouvelles perspectives. De leur côté, les professionnels de santé sont motivés par l’investissement de leurs patients. Enfin, les professionnels du cinéma et le public profitent de ces rencontres pour s’ouvrir à l’autre, à la différence, au handicap et à la maladie. 

    Les initiatives de l’Hôpital Marin d’Hendaye pour intégrer la culture dans un parcours global de soins ouvrent de belles perspectives. La suite (et la fin) de “Silence, ça tourne” reste à écrire, mais GMF soutient ce projet en lui attribuant le Prix Hélioscope-GMF 2023.

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  4. 4ème Prix : Institut Robert Merle d’Aubigné

    Un labo d’impression 3D accessible aux patients

    Proposer des aides techniques personnalisées, rendre le patient actif dans son propre projet de soins, le Service de Recherche, Enseignement et Innovation du Centre de Soins Médicaux et de Réadaptation de l’Institut Robert Merle d’Aubigné a ouvert Réé 'App Lab. Ce labo technique permet la conceptualisation et la modélisation d'aides techniques standards et leur fabrication sur mesure.

    La technique au service du patient

    Le Réé'App Lab a été mis en place pour répondre à différentes demandes de patients amputés (membres supérieurs ou inférieurs), afin de faciliter leur quotidien et leur retour à la maison. Simple fabrication d’aides techniques, participation à la réflexion ou création complète, chaque patient, accompagné par une équipe de professionnels pluridisciplinaires, participe à la conception de son propre projet. L'ergothérapeute va ainsi vérifier que les aides sont bien adaptées et le référent technique s'assurer de leur faisabilité technique. Chacun apporte son expertise, son expérience et ses compétences au projet. Après des études techniques, de coûts et le déploiement des outils, l’impression 3D est lancée. 
    Ce service de personnalisation sur-mesure présente de nombreux avantages : reproduction, esthétique, poids, partage, temps, coût, accessibilité, appropriation, médiation/occupation. Les bénéfices directs pour le patient sont nombreux : en participant à son propre projet, il gagne en autonomie et en confiance.

    Bien plus qu’un labo d’impression 3D

    Véritable studio d’échange et de vie, le Lab est un lieu où la collaboration et l’innovation sont les maîtres mots. Ainsi, depuis sa création, 10 aides conceptualisées et 277 aides techniques ont été fabriquées. Cette année, 20 patients ont été accompagnés. Le Lab cherche aussi à aller plus loin et à faire avancer la recherche. Pour cela, il a partagé certaines aides sur un site de partage d’objets numériques et a publié 6 modèles en open source via la communauté du Rehab Lab, un réseau qui accompagne les établissements de soins médicaux et de réadaptation grâce à des formations pratiques et au partage d’aides techniques. Le Lab ne manque pas de projets et a initié une collaboration avec des écoles d'ingénieurs mécaniques pour développer des solutions d’impression plus durables où les déchets plastiques seraient réutilisés.

    Coopération, innovation, recherche, partage, le Réé’ App Lab de l'Institut Robert Merle d’Aubigné s’inscrit comme un acteur inspirant de la santé d’aujourd’hui et de demain. Une structure en tous points remarquable, lauréate du Prix Hélioscope-GMF 2023.

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  5. 5ème Prix : EHPAD de Gourdon

    Quand les résidents se mettent au Rugby

    La crise sanitaire liée au COVID et les différents confinements qu’elle a généré ont été particulièrement difficiles à vivre pour les résidents des EHPAD. Pour rompre l’isolement et faciliter les échanges intergénérationnels, l'EHPAD de Gourdon s’est associé à l’école de Rugby de la ville pour proposer un challenge ludique et convivial.

    Un projet sportif et intergénérationnel stimulant

    Durant la crise sanitaire, les EHPAD ont subi une fermeture quasi totale. Une situation compliquée, tant pour les résidents et leurs proches que pour le personnel des établissements. Pour redonner une énergie positive, une infirmière coordinatrice de l’EHPAD de Gourdon, également Présidente de l’école de rugby locale, a eu l’idée de proposer un rapprochement virtuel entre les enfants de l’école et les résidents, lors d’un “Challenge passe en vidéo”. 
    Au sein de l’EHPAD, les équipes de soin, d'animation et de rééducation ont été mobilisées pour relever le défi. Des entraînements ont été mis en place, ce qui a permis aux résidents de travailler sur leur mobilité physique et de solliciter leurs capacités cognitives. En effet, au-delà même du sport, cette initiative a rappelé à certains des souvenirs sportifs de jeunesse. Elle a surtout permis de retisser du lien et d’offrir de très bons moments de partage à tous les participants. Un clip vidéo a ensuite été réalisé et diffusé sur les réseaux sociaux, notamment pour les jeunes. Des rencontres intergénérationnelles entre tous les participants ont été organisées dès la réouverture de l’EHPAD.

    Une réussite collective, à tous les niveaux

    Le projet a mobilisé au total environ 250 personnes : une cinquantaine d’enfants, une centaine de parents, 60 membres du personnel et 40 résidents. Grâce à ce projet collectif, les enfants, dont certains ont des proches en EHPAD, ont été sensibilisés à l’isolement et à la vulnérabilité de leurs aînés. Ils ont pu développer de nouveaux liens autour de leur passion : le rugby. Les résidents de l’EHPAD ont quant à eux beaucoup apprécié les contacts avec les plus jeunes et gagné en joie de vivre. Tous les participants à cette opération hors normes se sont fédérés autour des valeurs de l’ovalie, de solidarité, d’engagement et de partage.

    La vidéo du challenge a été partagée plus de 50 000 fois, ce qui a permis de mettre en marche de nouvelles idées pour l’avenir. Des rencontres entre les jeunes et les seniors vont se tenir régulièrement : partie de rugby-touché au sein de l'EPHAD entre les résidents et les enfants, sortie des résidents au stade pour voir des matchs etc. Une collaboration avec la Fédération départementale de rugby est également en cours pour leur permettre d’assister à des matchs de la prochaine Coupe du monde se déroulant à Toulouse. 

    Avec cette action insolite et ludique autour du rugby, l’EHPAD de Gourdon a permis de rompre l’isolement de ses résidents tout en encourageant les échanges intergénérationnels. Des valeurs humaines et collectives partagées par GMF qui a récompensé ce projet par le Prix Hélioscope-GMF 2023.

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  6. Prix des sociétaires GMF : Centre Hospitalier de Douai

    Un escape game pour former les soignants

    AVC, crises d’épilepsie, troubles de la déglutition, les situations d’urgences neurologiques sont le quotidien des professionnels de santé. Pour former les équipes à toutes les situations, leur apprendre à reconnaître et gérer une crise et favoriser la collaboration entre tous les soignants, le Centre Hospitalier de Douai a développé des sessions de formations ludiques sous la forme d’un escape game. Son nom ? Le Cortex.

    Une formation dynamique et interactive

    Les urgences neurologiques ne sont pas toujours faciles à appréhender au sein des services de soins concernés. Pourtant, une gestion efficace, rapide et de qualité peut parfois sauver des vies. Pour favoriser la cohésion d’équipe et la prise en charge de ce type de situation, le Centre Hospitalier de Douai a créé trois scénarios d’escape game sur la gestion de la phase aiguë d’un AVC. Destinée aux équipes médicales et paramédicales, la formation se présente sous la forme d’un jeu de 60 minutes comportant des énigmes mais aussi une partie dédiée à l’observation, la réflexion clinique et les protocoles institutionnels. Les participants, rassemblés par groupe de 3 ou 4, ont été sensibilisés à l’utilisation du matériel approprié et d’une imprimante 3D. Une actrice jouait le rôle de la patiente et un maître du jeu était chargé de guider les participants au mieux.

    Une expérience prometteuse

    Médecins, infirmières, aides-soignantes, orthophonistes et kinésithérapeutes du service neurologique, mais aussi membres de la Direction Générale, des services de soins infirmiers, de la qualité et de la gestion des risques ou encore de la communication, le Cortex a déjà été expérimenté par 50 professionnels du centre lors de deux sessions. Tous ont perçu des bénéfices sur l’appréhension et la prise en charge de ce genre de situations d’urgence, notamment dans le service neurologique où l’intégralité du personnel a participé à l’escape game. 
    Les retours sont très positifs en termes de ressentis, de réflexes, d’esprit d’équipe, de mobilisation des connaissances, de partage de nouvelles pratiques et de savoirs. Afin d’aller plus loin, certains ont suggéré que le Cortex soit complété de supports et d’outils pédagogiques.
    Le format a particulièrement séduit les participants : différents services ont demandé à ce que de nouvelles sessions soient organisées et que de nouveaux scenarios soient développés sur d’autres situations d’urgence. 

    Le Cortex a nécessité la collaboration de différents services et métiers de l'hôpital. Si ce projet commun a été principalement pensé au bénéfice du malade, il a eu un impact positif sur le personnel, les équipes et l’hôpital. Une action portée par des valeurs humaine récompensé par le Prix Hélioscope-GMF 2023.

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