Enseignants : comment éviter la fatigue professionnelle ?

Teacher giving a lecture in amphitheatre.

Forte intensité de leur métier, exigences émotionnelles importantes, manque de soutien hiérarchique et entre collègues... Une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEEP) du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pointait en 2013 les facteurs de risque psychosociaux auxquels sont confrontés les enseignants et soulignait qu’enseigner tendait vers un métier solitaire. Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, fait le point sur le risque d’épuisement professionnel et livre les stratégies pour s’en prémunir.

Quels sont les symptômes évocateurs d’un épuisement professionnel chez les enseignants ?

Johanna Rozenblum : Plusieurs symptômes peuvent alerter d’un risque de burn-out, en premier lieu desquels une immense fatigue : l’enseignant se sent à bout, sans ressource, tant sur le plan physique que psychologique. Il n’est plus capable de la moindre empathie à l’égard de ses élèves : en psychologie, on parle de phénomène de dépersonnalisation. Il peut également présenter des difficultés de concentration, des troubles de la mémoire, une certaine irritabilité. Enseigner lui devient tout simplement insupportable, ce qui entraîne une mésestime de soi.

Comment peut-on prévenir ce risque d’épuisement professionnel ?

J. R. : L’enseignant doit être à l’écoute de ces signes pour éviter de se sentir débordé. Il doit tout mettre en œuvre pour ne pas s’isoler, en parlant de ses difficultés à ses collègues et/ou à son entourage, car l’isolement constitue un facteur aggravant de l’épuisement professionnel. Il est important qu’il fasse appel à des professionnels de santé, au sein de son établissement ou en dehors, qui seront à même d’évaluer la nécessité de mettre en place des stratégies préventives.

Quelles peuvent être ces stratégies ?

J. R. : Exprimer ses difficultés à sa hiérarchie (« je sens que je perds pied », « je me sens sur le fil »...), et demander l’aide d’un stagiaire ou celle d’un collègue pour préparer ou corriger certains cours, intégrer un groupe de travail, solliciter un soutien psychologique font partie des stratégies susceptibles de rendre la situation plus confortable et éviter de glisser.

 


 

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