Bien réagir face aux dangers extérieurs, ça s'apprend !

Assurer la sécurité des élèves est une des missions essentielles de l’École. Incendie, intrusion ou même attentat, les risques peuvent être multiples. Comment les directeurs d’école et les enseignants préparent-ils au mieux les élèves à faire face à ces situations inhabituelles et potentiellement dangereuses ? Explications de Karine Gressé, Directrice d'une école élémentaire et maternelle à Paris.

S'adapter

Quelles actions mettez-vous en place pour sensibiliser les élèves et leur apprendre les bons réflexes ?

Karine Gressé : Comme toute école, nous avons un Plan Particulier de Mise en Sécurité (PPMS), mis à jour chaque début d'année scolaire et nous réalisons tout au long de l'année, plusieurs exercices de simulation pour les risques d'intrusion, d'incendie ou tout autre événement potentiellement dangereux. Les élèves et le personnel scolaire et périscolaire doivent reconnaître le signal d'alerte correspondant à l'un des risques, ne pas prendre peur ou paniquer mais au contraire suivre les consignes associées. Ces dernières sont propres à la situation et à la configuration de chaque établissement. Notre école, par exemple, communique avec deux autres écoles par lesquelles nous pouvons évacuer si besoin.

 

Quelle est la réaction des plus petits à ce type d'exercice ?

K. G. : Avec les tout-petits de maternelle notamment, qui n'ont aucune expérience de ces exercices, nous nous appuyons sur des petites histoires. Pour le risque intrusion, c'est un loup qui entre dans l'école et qui ne doit pas nous trouver. Un jeu qui fonctionne très bien ! Nous leur faisons écouter les sirènes d'alerte sur un mobile pour les préparer au bruit réel souvent générateur de stress, puis nous leur expliquons comment réagir, se cacher et faire silence ou au contraire évacuer le plus vite possible.
 

Nous réalisons tout au long de l'année plusieurs exercices de simulation
Karine Gressé Directrice d'une école élémentaire et maternelle à Paris

S'entraîner

Avez-vous déjà appliqué les dispositifs en grandeur réelle ?

K. G. : Oui, car notre école est située dans une rue parisienne, souvent empruntée au cours de manifestations. Il nous arrive régulièrement de déclencher un PPMS si un cortège un peu agité se déploie sous nos fenêtres. Dans ce cas, pas question de laisser sortir les enfants ! Nous prolongeons alors un peu le temps de classe, après avoir prévenu les parents bien sûr.

 

Quelle est, selon vous, la bonne attitude ?

K. G. : Les entraînements réguliers sont importants et nous permettent de réduire progressivement le temps d'évacuation ou d'augmenter le temps de confinement et de silence imposé. Mais au-delà des procédures, le plus important est d'agir avec sang froid et surtout bon sens. Nous comptons aussi sur les parents qui doivent connaître les bons comportements : ne pas téléphoner à l'école, ne pas venir chercher son enfant et écouter la radio pour se tenir informés de la situation.
 

Le PPMS, c'est quoi ?

Depuis 2015, tout établissement scolaire a l’obligation de mettre en place un Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS). Son objectif : préparer les élèves et les professeurs à faire face à toute situation potentiellement dangereuse telle qu’une catastrophe naturelle, un accident industriel, une intrusion ou un attentat. Le PPMS définit notamment des lieux de confinement, des consignes et des conduites à tenir pour gérer le stress dans l’attente des secours. Il prévoit la sensibilisation du personnel scolaire et périscolaire ainsi que celle des élèves et impose l’organisation d’au moins trois exercices de simulation par an, dont a minima un exercice intrusion, ainsi que des exercices spécifiques de sécurité incendie.


Découvrez ce qu'est le PPMS
 

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