« Puff » : une tendance inquiétante chez les jeunes ?

D’après l’Alliance contre le tabac, 1 adolescent sur 10 a déjà consommé une « puff »(1). Cette mini-cigarette électronique, attractive avec ses couleurs et ses goûts fruités, n’en demeure pas moins une porte d’entrée sur le tabac. Le point avec Bernard Antoine, addictologue et tabacologue qui met en garde contre le vapotage chez les jeunes.

Comme si vous étiez face à une friandise

« Aujourd’hui, cela devient ringard de fumer, explique Bernard Antoine. Alors l’industrie du tabac cherche de nouveaux créneaux marketing pour attirer les 13-16 ans ». La « puff », qui signifie « bouffée » en anglais, est une e-cigarette non rechargeable, à usage unique. Elle coûte entre 8 et 12 euros et permet de tirer environ 500 bouffées, ce qui correspond à peu près à un paquet de cigarettes. 
Pour plaire aux jeunes, son packaging est coloré et son goût fruité. Il existe des « puffs » à la fraise, à l’ananas, au cola, au chamallow… « Tout est fait pour qu’on ait l’impression de choisir une pâtisserie, raconte Bernard Antoine. Mais on sait combien le sucre est un produit addictif ! » Et c’est la même chose pour les « puffs »…
 

Un risque d’entrée dans le tabagisme

Certains risques sanitaires commencent à être observés chez les vapoteurs de « puffs » tels que des problèmes cardiovasculaires ou des pneumopathies. Cependant, pour Bernard Antoine, le principal risque est que la « puff » s’adresse en majorité à des jeunes qui n’ont pas encore fumé et qu’elle leur fait faire « le premier pas vers la dépendance au tabac ». En effet, contrairement à certaines idées reçues, la plupart des « puffs » contiennent entre 2 et 5 % de nicotine et elles ne permettent pas d’arrêter de fumer. Au contraire, un adolescent qui commence à vapoter de la nicotine a plus de chances de développer une addiction au tabac par la suite. Et faut-il le rappeler ? « Le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable en France ». Alors, pour Bernard Antoine, « pas besoin d’être médecin pour savoir qu’inhaler du propylène-glycol, de la glycérine végétale et de la nicotine toute la journée n’est pas bon pour la santé ! »
 

Un déchet supplémentaire

Au-delà du risque sanitaire, la « puff » est également désastreuse pour l’environnement. Jetable, elle s’ajoute aux 7,7 milliards de mégots jetés chaque année dans l’espace public(2). Elle est en outre composée de plastique et d’une batterie en lithium qui sont deux matériaux polluants et difficilement recyclables. 
 

Quand les « puffs » seront-elles interdites ?

Il faut savoir que la loi interdit d’ores et déjà la vente de « puffs » aux mineurs. Mais dans les faits, « ces produits sont faciles à acheter, en particulier sur Internet », explique Bernard Antoine. Qui plus est, la promotion des « puffs » est faite « de manière insidieuse sur les réseaux sociaux, par certains influenceurs. » La loi Évin interdit pourtant la publicité pour le tabac ou le vapotage, y compris dans les contenus d’influenceurs (depuis la loi sur l’influence de 2023). 
En ce qui concerne l’interdiction totale des « puffs » en France, un projet de loi a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en décembre 2023, mais il a été stoppé par la dissolution de juin 2024. Reste donc à voir dans les mois à suivre si ce projet suivra son cours.

Besoin d’aide pour arrêter de vapoter ou de fumer ?

Si vous êtes assuré(e) santé GMF, vous pouvez bénéficier du programme en ligne Zéro Tabac proposé par GMF et son partenaire Santéclair(3) sans surcoût. Il vous accompagne tout au long de votre parcours de sevrage pour vous aider à arrêter le tabac ou la e-cigarette durablement.

Découvrir le coaching Zéro Tabac (PDF, 3,72Mo)

Demander un devis santé

(1) Source : étude réalisée par l’Alliance contre le tabac et BVA, « Les Adolescents de 13 à 16 ans et les nouveaux produits du tabac », août 2022
(2) Source : Ademe, Agir pour la transition écologique, « Stop aux mégots jetés dans l’espace public », janvier 2022 
(3) Les services présentés sont proposés par Santéclair, partenaire de GMF, et réalisé(s) par Santéclair ou par ses partenaires. L’accès à ces services est réservé aux assurés GMF titulaires d’un contrat Santé Pass complémentaire ou Surcomplémentaire 2 en vigueur (attention, en fonction de la nature de votre contrat santé GMF, les services Santéclair peuvent différer). Services susceptibles d’évoluer dans le temps. Pour localiser les professionnels de la santé et accéder à ces services, rendez-vous dans votre Espace Client sur gmf.fr (rubrique « accéder à vos services santé »), sur l’application mobile GMF, sur l’application mobile Mysantéclair ou contactez votre conseiller GMF.

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